Accueil 5 Santé 5 Secousses hypniques : causes, conséquences et traitement

Secousses hypniques : causes, conséquences et traitement

Fév 20, 2023 | Santé | 0 commentaires

Pourquoi je sursaute quand je m’endors ? Si vous ne vous êtes jamais posé cette question, il y a 70 % de chance que vous le fassiez très prochainement. Outre la paralysie du sommeil qui se caractérise par une immobilité temporaire, la secousse hypnique survient aussi pendant l’assoupissement. L’univers du sommeil est donc très vaste, étant donné qu’il comporte plusieurs phases et a aussi son lot de trouble.

Ceux-ci surviennent parfois de façon légère, sans grandes conséquences, mais peuvent s’avérer très gênants. C’est le cas de la myoclonie du sommeil qui est un peu méconnue du grand public. Voici ce qu’il faut savoir sur les secousses hypniques, une réaction du corps qui peut troubler ou non la quiescence physique pendant le sommeil.

Myoclonie du sommeil : définition et manifestation

La myoclonie du sommeil figure sur la liste des phénomènes qui échappent au contrôle du corps. Elle est logée à la même enseigne que le hoquet, le rougissement, le bâillement, le clignement des yeux et l’éternuement. Par définition, une myoclonie est une contraction à la fois brusque et involontaire d’un muscle ou d’un groupe musculaire. Elle se présente sous trois formes, à savoir :

  • la myoclonie iatrogène, qui résulte d’un traitement médical (consommation d’antihistaminiques, d’antibiotiques, d’antidépresseurs, etc.) ;
  • la myoclonie secondaire, qui est la conséquence d’un trouble de l’un des systèmes de l’organisme ou d’une pathologie (insuffisance hépatique, maladie de Parkinson, maladie d’Alzheimer, etc.) ;
  • la myoclonie physiologique, qui concerne directement le fonctionnement de l’organisme.

C’est cette troisième forme qui nous intéresse ici, car elle englobe la myoclonie phrénoglottique (le hoquet) et la myoclonie du sommeil. Aussi appelées sursauts nocturnes, les secousses hypniques se manifestent par une sensation de chute dans le vide qui survient après un réveil soudain. Les contractions musculaires sont parfois légères et ne troublent pas le sommeil.

C’est peut-être la raison qui explique l’absence de secousses hypniques chez certaines personnes, puisqu’elles ne s’en rendent pas compte. Une chose est à retenir, la myoclonie du sommeil est considérée, par les médecins, comme un phénomène normal en raison de sa popularité. Comme mentionné plus haut, ces sursauts touchent, selon plusieurs études, 70 % de la population mondiale. Des bébés aux personnes du troisième âge, tout le monde y est exposé.

Autre chose, les secousses hypniques surviennent pendant la phase 1 du sommeil, qui se situe entre l’état de veille et l’endormissement. À ce stade du cycle de sommeil qui dure environ une quinzaine de minutes, le rythme cardiaque ralentit et les muscles se relâchent. Ce relâchement est parfois mal interprété par le cerveau. Celui-ci peut le considérer comme une chute dans un trou ou dans le vide.

Si tel est le cas, le cerveau envoie des signaux aux muscles afin de les réveiller pour faire face à cette “chute inexistante”. Ainsi, les battements cardiaques s’accélèrent de façon inopinée et les muscles se contractent rapidement et brusquement : c’est la secousse hypnique. Cela dit, la myoclonie est une réaction neurologique, voire un système de protection de l’organisme.

Secousses hypniques

Quelles sont les causes des secousses hypniques ?

Le stress et l’anxiété

Jusqu’à ce jour, les recherches médicales n’ont pas encore clairement identifié les causes des secousses hypnagogiques. Il existe cependant des facteurs qui peuvent favoriser la survenue de ce trouble du sommeil, avec, aux premiers rangs, le stress et l’anxiété. Il faut le dire, ces deux types de réactions psychiques et physiologiques sont responsables de nombreux troubles. En ce qui concerne les sursauts hypniques, le stress et l’anxiété ont tendance à garder le cerveau éveillé pendant l’endormissement.

Or, au cours de cette phase du sommeil, les muscles se relâchent. Ce décalage peut créer des secousses hypniques dans la mesure où le système nerveux, en état d’éveil, envoie plusieurs signaux au reste du corps, notamment aux muscles. Il faut souligner que plusieurs nuits passées avec des sursauts peuvent déclencher aussi un stress et une peur de l’endormissement.

Les excitants et les médicaments

La consommation de produits excitants est également un facteur d’apparition de myoclonie du sommeil. Il s’agit entre autres des drogues comme le cannabis et des alcaloïdes comme la théine, la nicotine, la caféine, etc. Ces substances peuvent perturber la qualité du sommeil et prolonger l’endormissement. Le cannabis, par exemple, agit sur la sécrétion de mélatonine, ce qui provoque une irrégularité du rythme du sommeil. Cette drogue augmente la phase de sommeil profond et réduit celle du sommeil paradoxal.

Ce décalage est susceptible d’occasionner des sursauts hypniques. Dans la même veine, la prise de certains médicaments est un facteur à ne pas négliger. Dans le traitement pharmacologique de la dépression, des inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine sont prescrits. Ceux-ci entraînent parfois des contractions musculaires partielles ou généralisées, pendant la première phase de sommeil.

La pratique du sport

Contre toute attente, la pratique du sport figure parmi les causes non-officielles des spasmes hypniques. Bien que l’activité physique au quotidien soit importante pour avoir un sommeil réparateur, l’inverse peut se produire. En fait, après chaque séance d’effort physique intense et régulier, le cerveau et l’appareil locomoteur ont besoin d’un temps de récupération. Or, lorsque votre séance se rapproche de l’heure du coucher, c’est l’effet contraire qui se produit. Les contractions musculaires ont plus de chances de survenir dans ce cas de figure.

Le manque de sommeil

Enfin, le manque de sommeil peut causer des secousses hypniques et dans bien des cas, c’est ce qui se produit. Une dette du sommeil laisse toujours un “vide” qu’il faut obligatoirement combler. Sans quoi, vous serez exposés à de nombreux troubles de sommeil parmi lesquels figure la myoclonie. Il faut également mentionner les horaires de sommeil irréguliers et inhabituels parmi ces facteurs.

Secousses hypniques

Quelles sont les conséquences des secousses hypniques ?

D’un point de vue général, les secousses hypniques ne présentent pas de danger. Elles touchent un peu plus des deux tiers de la population mondiale et restent une réaction plus ou moins naturelle de l’organisme. Si toutefois les sursauts sont fréquents et altèrent, de façon prononcée, la qualité du sommeil, il convient d’informer votre médecin. En fait, il peut arriver que la myoclonie du sommeil se mue en symptômes d’une complication sévère sous-jacente. Bien que ce soit un fait rare, les secousses hypniques peuvent indiquer qu’une personne souffre d’apnée du sommeil.

Comment éviter la secousse hypnique ?

Les sursauts nocturnes n’ont pas de remède miracle certes, mais l’adoption de certains comportements peut vous aider à les éviter.

Créer un rituel du coucher

Le rituel du coucher n’est pas une pratique puérile comme le pensent certaines personnes. Bien au contraire, il concerne tout le monde dans la mesure où il est propice à un sommeil de qualité en toute quiescence. En insérant un rituel du coucher dans votre quotidien, vous réduisez les risques d’exposition aux secousses hypniques. Dans la pratique, il faut au préalable respecter les 8 heures de sommeil requis.

Ensuite, il est important de bien régler votre horloge biologique en établissant des horaires de sommeil à respecter également. Outre cela, pensez à intégrer dans votre rituel du coucher des activités douces comme la lecture, le dessin ou boire une tisane. À ce propos, il est recommandé d’éviter toutes les tisanes contenant des substances excitantes, car elles favorisent les spasmes nocturnes. Le mieux est de privilégier des tisanes à base de tilleul, de fleurs d’oranger ou encore de camomille.

De plus, pour que le rituel soit effectif, il est préférable de vous déconnecter des écrans durant les 45 minutes qui précèdent votre heure du coucher. Au cas où vous ne le sauriez pas, le contact écran-yeux a tendance à tenir le cerveau en éveil. Autre habitude à intégrer dans votre rituel : l’écoute d’une musique calme avant de vous assoupir. Le but de cette pratique est de vous aider à mieux vous relaxer. Toutefois, si vous avez du mal à créer un rituel du coucher, parlez-en à votre médecin. Ce dernier vous orientera vers un spécialiste, notamment un sophrologue.

Secousses hypniques

Pratiquer des techniques de relaxation

Les techniques de relaxation ont assez d’effets bénéfiques pour l’organisme. Pas étonnant qu’elles soient idéales pour éviter les secousses hypniques. Les mieux adaptés sont la respiration consciente, la méditation sous toutes ses formes, la sophrologie et le yoga. Il est à savoir que ces techniques sont complémentaires, puisque chacune d’elles permet de ralentir le rythme cardiaque et d’être relax. Parmi les techniques de respiration consciente, vous pouvez par exemple adopter celle du Dr Andrew Weil.

Aussi appelée le 4-7-8, cette méthode garantit un endormissement facile et un sommeil profond, après quatre à six semaines de pratique. Elle consiste d’abord à inspirer l’air de façon lente en comptant 4 secondes et à bloquer la respiration durant les 7 secondes suivantes. Enfin, il faudra expirer cet air via la bouche en comptant de 1 à 8. Une fois maîtrisée, cette méthode peut vous éloigner des contractions musculaires nocturnes.

Notez, en somme, que les secousses hypniques touchent presque tout le monde. Rassurez-vous, ces contractions musculaires, ces réveils brusques en sursaut et cette sensation de tomber dans le vide est sans conséquence grave. Bien qu’il s’agisse d’un trouble bénin, il peut s’avérer gênant et entraîner par la suite la peur et le stress du sommeil. Pensez alors à adopter une bonne hygiène de vie pour réduire les chances d’apparition de la myoclonie du sommeil. Toutefois, si la fréquence des secousses est élevée, n’hésitez pas à informer votre médecin.